• L'autre jour je parlais avec Yuanyuan, la fille (Bac+8!!) qui me donne des petits cours de
    chinois, et elle m'a raconté de quand on lui a volé son sac avec tous les papiers dedans,
    une semaine après son arrivée en France.
    Ce qui m'a tout de suite rappelé de ma première (et dernière) expérience
    dans un commissariat parisien.
    Une "dame" (eh oui!) m'avait volé le sac dans un magasin.
    Je vais à la police.
    "Bonjour..."
    "Veuillez patienter, s'il vous plait!"
    et la flic m'indique une chaise pour m'inviter à m'asseoir.
    A côté un American en smoking, l'air résigné, attendait
    aussi (depuis le réveillon sûrement). Finalement c'est mon tour.
    "Bonjour Madame, on m'a volé le sac à main, je voudrais porter plainte, s'il v.."
    "Il faudra me remplir ce formulaire." Me coupe tout de suite elle.
    "Merci."
    Cinq minutes après.
    "Voici,Madame."
    "Une pièce d'identité, s'il vous plait."
    "J'en ai pas, tous les papiers étaient dans mon sac, avec les clé de mon appartement aussi."
    "Ah! Donc vous êtes sans papiers!"
    "Temporairement, oui, puisque on me les a volé."
    "Sans pièce d'identité je ne peux pas accepter votre plainte.
    Vous n'avez pas une pièce d'identité?"
    (Je commence à me demander dans l'ordre:
    1-elles sont où les caméras cachées?
    2-depuis quand on tourne X-Files à Paris?)
    "No, Madame, ma carte d'identité était dans mon sac."
    "Et il est où votre sac?"
    L'American en face commence à me regarder avec un petit sourire et l'air encore plus
    résigné comme pour dire "bienvenue dans le club, ma chérie"
    "On me l'a volé, Madame..."
    "Ah, d'accord... et vous voulez porter plainte?"
    "Oui...."
    (Oh mon Dieu, je T'en prie laisse tomber toutes les autres affaires pour un
    instant et concentre-toi sur celle-ci, ou on s'en sortira plus!...)
    mais vous venez de me dire que je ne peux pas si je n'ai pas de pièce d'identité.... non?"
    "Oui, c'est ça."
    "Ca n'existe pas ici la "déclaration sur l'honneur"?
    "Vous êtes française?"
    "Non."
    "Non, ça n'existe pas, Madame."
    (Comment ça faisait?... Liberté, égalité... machin truc... mah...)
    En ce moment précis un monsieur (Miracle!) rentre dans la pièce avec mon sac.
    Il l'a trouvé abandonné sur une table d'un café à côté (sans l'argent et le
    téléphone portable, évidemment...).
    Dieu merci (et merci le monsieur) je peux rentrer chez moi ce soir...




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  • Notre Dame de Lorrette - Paris - early afternoon, a long time ago....

    Mid-October. A tea-room in the old Paris. Early 20s decorated. Desert. Silent. Two ladies come in. About 25 one, around 30 the other. Classy dressed, jewels, manners. They sit down at a round table in a corner, next to the window. One next to the other. "Un té et un café au lait, s'il vous plait. " - Quick, please - "Nous sommes pressées - très pressées." They start talking. Quietly. Softly. A light gesture now and then underlines their words. Friendly. The front door open. A man enters the room. Tall, handsome, around 35 perhaps a bit more. He goes choosing candies beside the cash-desk. The ladies keep talking. Quietly. A glance in the mirror. She catches his eyes. The other looks at her friend - "hands off, he's mine". They keep talking. Carelessly. They both focus on the man. Their gestures. Nervous. She stands up. A lip gloss in her hands. Goes to the cashier "les toilettes, s'il vous plait?". The gloss slips away. Accidentally on purpose. Falls down. He bends his knees. She leans forward. Both to get the gloss, their hands lightly touch. She smiles. Victory. "Pardon." She gives a long look at him. Into his eyes. "You're mine". Suddenly the front door open again. A young man enters. Tall, handsome, slim, fit. He goes straight to the cash-desk. "ça y est?" He passes his arm around his waist.

    C'est la vie...


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  • Beaucoup de monde me demande comme c'était au début, si c'était dur de quitter l'Italie.
    Ce n'est pas ça le point. Quitter l'Italie avait été mon choix. Ce qui m'intriguait c'était la nouveauté, c'était le fait de changer complétement de vie, c'était le défi d'aller vivre dans un pays dont je ne connaissais même pas la langue. Le dur a été d'affronter la vie de tous les jours. Le dur a été de constater que l'idée que j'avais de la France avant d'y arriver, n'avait strictement rien à voir avec la France. Ce qui a été dur c'était de se débrouiller toute seule contre la manque absolue de logique du système. Un example?

    A la sécu:
    "Bonjour Madame, j'ai veux faire une demande pour l'obtention de la carte vitale, s'il vous plait."
    "Vous travaillez? Car si vous ne travaillez pas vous n'avez pas le droit d'avoir une carte vitale."
    "Oui, j'ai commencé depuis trois jours, et mon employeur me demande le numéro de carte vitale pour pouvoir faire mon contrat de travail."
    "Oui, donc, remplissez ce formulaire s'il vous plait. Puis il faudra nous emmener les papiers dont la case est cochée. Alors votre dossier sera prêt."
    "D'accord, et ça sera à ce point là que j'aurais mon numèro de sécurité sociale?"
    "Ah non! Ici on traite des milliers de demandes, pour avoir le numèro definitif il faut un mois."
    "
    Oui, mais en attendant, qu'est ce que je donne à mon employeur qui a besoin de ce numéro pour mon contrat de travail?"
    "Avant d'avoir le numèro définitif on peut vous attribuer un numéro provisoire."
    "D'accord. Et vous me le donnez quand ce numéro?"
    "Pour l'avoir il faut un mois."
    "Pour le numéro definitif il faut un mois et pour le numéro provisoire il faut un mois aussi?"
    "Eh ba oui! On traite des milliers des démandes.....bla bla bla...."
    "
    Mais sans ce numéro je n'aurais pas de contrat et je ne pourrais pas travailler!"
    "Ah! Ca se vous qui voyez, mais si vous ne travaillez pas vous n'aurez pas de carte, hein! On ne donne pas la carte vitale si vous n'avez pas de contrat de travail, hein!"
    "
    Donc, pour le numéro definitif il faut un mois, pour le numéro provisoire il faut un mois, l'employeur a besoin de ce numéro pour me faire le contrat de travail mais vous avez besoin du contrat de travail pour me donner le numéro, c'est ça?"

    Pour expliquer une logique de ce genre en Italie on dit: "E' nato prima l'uovo o la gallina?"


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