•  

     

    Un
    jour une fille rencontra un jeune au regard perçant et l'air fier, sur un
    cheval noir. Ils se regardèrent longuement, puis le jeune demanda
    "Mademoiselle, où pourrais-je trouver de l'eau pour mon cheval?" La
    fille, fort troublée par la beauté du jeune, s'enfuit sans répondre.



    Une
    vieille qui était assise sur un tronc pas loin, l'arrêta avec ces mots "Où
    vas-tu? Pourquoi tu t'enfuis? Tu ne sais pas que le jeune qui t'a adressé la
    parole est un prince? Il est venu dans notre pays pour y trouver une épouse
    mais jusqu'à présent il n'avait parlé à personne. Tu as agi comme une sotte, en
    t'adressant la parole il t'a fait une honneur, et tu ne l'as pas compris."
    La fille regretta de s'être comporte ainsi, fit pour se retourner mais le
    prince avait disparu. Alors elle se mit à sa recherche et finalement, arrivée à
    son palais elle réussit à se faire prendre à son service comme cuisinière. Elle
    le voyait de temps à autre de loin et n'osait jamais s'approcher, bien
    consciente de l'impossibilité de son espoir. Mais elle mettait dans les plats
    qu'elle cuisinait un soin et un amour particulier, comme si elle avait voulu
    par cela, qu'il la remarque. Tous les jours elle travaillait des longues heures
    dans la cuisine, pour que ses plats soient parfaits, et la nuit elle se couchait
    tard, presque au petit matin, après avoir rangé la cuisine. Elle faisait tout
    cela pour lui, et désormais elle n'espérait pas non plus d'être remarqué,
    tellement sa condition était basse par rapport à celle du prince. Un jour on
    avisa qu'un grand bal sera donné le lendemain pour que le prince y annonce ses
    fiançailles avec la fille du roi de ce pays. La petite cuisinière était très
    triste pendant qu'elle préparait le repas du lendemain, pourtant elle voulait
    que ce repas soit le meilleur qu'elle ait jamais préparé, et continua à
    travailler jusqu'à l'aube. Elle ne voyait 
    presque plus par la fatigue, mais continuait à travailler pour que tout
    soit prêt et parfait. En ce moment le prince entra dans la cuisine et la vit.
    Elle se fit toute rouge et ne dit pas un seul mot, un peu par ce qu'elle était
    épuisée, et un peu par l'émotion qui la paralysait. Il s'approcha et la regarda
    dans les yeux comme la première fois qu'ils s'étaient rencontrés. Elle en fut
    toute émue. Puis il dit "J'ai apprécié la dévotion avec laquelle tu m'as
    servi tous ces mois. Tu as ainsi réparé à la faute que t'avais commise en
    refusant de me parler, dans le bois. Si tu me prépareras sept gnocchi pour
    midi, je t'épouserai." Cela dit il se tourna et il alla s'asseoir à côté
    pour l'observer. Elle n'en revenait pas. Elle pouvait épouser le prince. Et
    l'épreuve à passer était si simple! Elle allait devenir princesse, et couronner
    son rêve! Elle fit pour se lever et se mettre à l'œuvre, mais l'énorme fatigue
    de la journée la saisit tout d'un coup et la fit retomber par terre. Ne voulant
    pas échouer ainsi devant le prince, elle se fit courage et petit à petit avec
    ses dernières forces commença à préparer les sept gnocchi que le prince avait
    demandé. Elle prit la farine, l'eau, les pommes de terre, elle fit la pâte, et
    petit à petit termina son œuvre. Les sept gnocchi étaient prêts, il ne restait
    plus qu'attendre un mot du prince. Celui-ci ne fit pas un geste, toujours en
    l'observant. Les minutes passèrent, et puis les heures. La fille, au bout de
    ses forces, n'osait pas parler, et attendait qu'il dise quelque chose. Les
    heures passèrent et les nobles de la court, su que le bal ne se ferait pas et
    que le prince allait épouser la cuisinière s'étaient entassés hors de la
    cuisine, pour assister à ce qui s'annonçait comme un grand événement. La nuit
    tomba, le prince, toujours assis, continuait à regarder la fille, qui désormais
    gisait par terre presque inconsciente, sans dire un mot. Puis, tout d'un coup,
    elle se leva, alla à la table, pris les sept gnocchi, le mangea, l'un après
    l'autre, et partit.



     


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    Un
    jour la lune frappa à la porte d'un jeune homme, ni beau, ni laid, qui boitait
    légèrement du pied droit, et qui pour cela se plaignait beaucoup de sa
    malchance. Elle dit: "j'ai froid, laisse-moi rester ici, dans un petit
    coin à me réchauffer; je ne te dérangerai pas, et je peux te rendre service
    aussi. Un dieu m'a donné le pouvoir de réaliser les rêves des autres. Dis-moi
    ce que tu désires le plus dans ta vie, et moi je le réaliserai. Mais réfléchis
    bien à ce que tu veux, car je n'ai ce pouvoir qu'une seule fois pour la même
    personne, et après je ne pourrais rien pour toi, si jamais tu changeais
    d'avis." "Tu peux rester ici, et demain je te dirai ce que je
    veux." Fit le jeune homme. La lune choisit un petit coin sombre, elle s'y installa,
    et y passa la nuit. Le lendemain le jeune homme la réveilla très tôt, pour lui
    rappeler sa promesse. Elle, les yeux encore à moitié fermés par le sommeil,
    dit: "J'aurais bien aimé que tu me laisse reposer encore un peu, mais je
    tiendrai ma promesse. Alors, que veux-tu?"

    "Je veux que ma jambe ne boite plus, et je veux que tu me transforme dans le plus
    beau jeune homme du pays." Dit-il.
    "C'est tout?" fit la lune.
    "Tu seras heureux ainsi?".
    "sûrement, oui." dit-il.
    "Très bien alors. Mais sache que ce que tu deviendras sera à jamais, et
    personne ne pourras plus le changer."
    " C'est bien ce que je
    veux." dit-il.
    La lune passa gentiment à côté du jeune homme et en sortant
    elle dit: "regarde-toi, tu ne boites plus et t'es très beau. Adieu, et
    bonne chance."
    Il alla vite se regarder au miroir et vit que son aspect
    avait changé tout en restant le même. Il ne boitait plus, sa figure qui ne
    ressemblait à rien auparavant, était maintenant très belle. Il s'en alla, ravi.
    Il commença à voyager, de ville en ville, de pays en pays, toutes les filles
    tombaient amoureuses de lui, mais lui, il n'aimait personne. Il se disait "
    je suis trop beau pour aimer une fille quelconque", et comme ça il
    finissait par être toujours seul.
    Les années passèrent et il se fit vieux très
    vite, et la vieillesse qui avait fait évanouir sa beauté, le rendit triste.
    Une nuit, la lune frappa à nouveau à sa porte; lui, très étonné, la
    fit aussitôt rentrer, heureux de la revoir.
    Elle lui dit:" j'ai froid,
    laisse moi rester ici à me réchauffer un peu, bien que je ne puisse rien te
    donner en échange."
    "Comment se fait-il que tu es toujours aussi
    belle, comme si le temps n'était pas passé, et moi j'ai vieilli si vite? Rien
    ne reste de ma beauté, ton cadeau s'est vite évanoui. Pourquoi?" fit le vieux.
    "Tu
    vois, moi je n'ai changé que ton aspect, mais ton cœur est resté dur et égoïste
    comme alors, quand tu n'as pas eu pitié de moi, et tu m'as chassé au petit
    matin, et tu ne pensais qu'à ta récompense. Tu n'as pas fait bon usage de ce
    que je t'ai donné. Tu n'as pas aimé; tu t'attendais toujours une contrepartie,
    alors que moi je donnais sans rien attendre. Tu as laissé passer la meilleure
    chance de ta vie. Ta beauté ne s'est pas nourrie de l'amour, voilà pourquoi
    t'as vieilli si vite." Et le vieux: "je veux retourner à ce jour-là,
    je veux tout changer, j'ai appris ma leçon, je serais différent
    maintenant."
    "je suis désolée, mais tu te souviens, je t'avais dit
    que cela serait impossible. On ne peut pas revenir à l'arrière. Maintenant, tu
    me chasseras, peut-être, par ce que je ne peux rien pour toi?"

    "Non", fit-il "reste, ça me fait plaisir."
    Elle alla se
    coucher dans un petit coin; il se mit à regarder par la fenêtre la nuit sombre
    et sans étoiles, et il pleura.



     


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  • « Mince .... Ne me dit pas qu'il y a une coupure... pas maintenant... je dois encore faire deux milles
    choses !... comment je vais faire ?? » Je tâtonnai jusqu' à ma chambre, je cherchai mes pantalons et mon pull noir pour
    sortir sur le palier à voir ce qu'il se passait. J'entendais des voix dehors qui semblaient se poser les mêmes
    questions que moi : « ce n'est pas que dans notre bâtiment, je viens d'appeler sur son portable ma cousine
    qui habite en face et elle m'a dit que
    chez eux c'est pareil.
    « Oui, ça doit être une coupure dans le quartier. »
    « C'est bizarre quand même. Il sera pas arrivé quelque chose de grave, j'espère ! »

    Je sortis de mon appartement et je vis à la lumière floue de deux allumettes les têtes pales de mes voisins.
    « Bonsoir, il y a une coupure il parait ? »
    « Bonsoir, oui.... Il parait.... Moi je rentre.... Je cuisinait une soupe mais là sans
    électricité... il vaut mieux que je commande une pizza pour ce soir. Au revoir ».
    « Bon, moi aussi je vais rentrer.... J'espère que ça ne va pas durer longtemps. Je n'ai même pas des bougies chez moi... »
    « Moi je devrais en avoir.... Des bougies parfumées à la vanille. Attendez je vais en chercher ... »
    Je rentrais pour chercher les fameuses bougies à la vanille que depuis longtemps gisaient dans ma boite rose porte
    secrets. La boite que ma mère m'avait offert quand j'avait pris l'appartement et commencé à vivre par mon compte, avec les bougies parfumées et son journal
    intime de quand elle était jeune. Ca devait être un peu comme un « passage de relais ».
    Les mères sont toujours bouleversées quand les petits laissent le nid, et ont du coup une envie irréfrénable d'expliquer, de s'expliquer, de parler d'elles,
    de leur jeunesse et de leurs erreurs. Une manière de récupérer le temps perdu, de se faire comprendre, souvent de se faire pardonner.
    Mais je n'avais jamais eu envie de le lire. Il devait contenir des comptes rendus assez fades de ses journées trop
    ordinaires. Je grimpai sur une chaise pour attraper la boite que j'avais rangé tout en haut de mon armoire, et je ne
    pouvais pas m'empêcher de penser que ce que je faisais était extrêmement dangereux. En plein noir à tâtonner grimpé sur une chaise....
    Il y avait de quoi se cassait la figure.... On lit tout le temps des incidents domestiques... Il
    parait que la maison est l'endroit le plus prolifère des pièges... j'étais toute absorbée dans cette réflexion
    quand mon pied droit vite glissa en arrière et la base de la chaise se plia vers l'intérieur.
    Avec un réflexe félin je m'attachai à la boite que j'avais sous mes doigts, comme si ça avait pu m'empêcher de
    tomber. Je sentais la boite glisser et se fracasser sur mon épaule droite, en s'ouvrant elle renversait sur moi son contenu,
    et sous cette pluie d'objets divers je retrouvai par miracle mon équilibre sur la chaise pliante en me rejetant
    avec tout mon corps et tout mon espoir en avant. En ce moment fut à nouveau la lumière.
    Inquiété par le bruit mon voisin était rentré et me vit sur la chaise, encore immobilisée par la peur. « Ca va ? » « oui, oui.... J'ai failli
    tomber.... Cette chaise est dangereuse... j'ai été bête à y monter dessus....elle se replie quand moins on s'y attend. »
    « Bon, bien, au moins on n'a plus besoin de bougies.... Je suis désolé de vous avoir causé tout ce... »
    « Mais non, pas du tout, de toute façon moi aussi j'avais besoin d'un peu de lumière ici... je n'aime pas rester dans le noir
    .... Ça me fait bizarre.... »
    « Attendez... je vous aide.... Ola là tout a été renversé... ah ... par contre une
    de vos bougies est en morceaux il parait....je suis vraiment désolé... cette photo
    c'est échappée de votre journal intime... tenez. Vous étiez jolie dans cette
    robe... même très jolie si vous me le permettez... » « ce n'est pas moi....
    Je n'ai jamais vu cette photo...." -c'est bizarre- je pense
    « ... T.B. ...c'est qui ? » Je lui pris la photo et la mis sous la boite.
    « Bon...allez, merci... je vais pouvoir m'en sortir ...d'ici peu mon copain sera là et je n'ai encore rien fait...
    il faut que je me dépêche, merci pour votre aide... »
    « De rien... c'est moi en fait... j'ai vous ai causé pas mal de problèmes avec ces bougies.... Bon... bonne soirée... au revoir... »
    « Au revoir. »

    Je fermai la porte, j'enlevai vite les pantalons et me dirigeai vers la salle de bain pour me préparer en
    toute vitesse. Toute cette histoire m'avait fait perdre pas mal de temps. Je
    pris le lait corporel et je commençais à l'étaler sur mes jambes quand mon
    portable sonna.



    <o:p> </o:p>



    Chapitre 2

    <o:p> </o:p>


    « Allo chérie... c'est maman.... Ça a été ta journée ? George est-ce là ? »
    « Non, je l'attends... je suis un peu pressée en fait... ah.. écoute... Tu... Tu avais une amie qui s'appelait Tina
    ou Thérèse.., quand t'étais jeune ? » « Tina...ou.. Thé.. euh... ? ...Je ne sais
    pas... peut-être... Pourquoi ? »
    « Rien, j'ai trouvé une photo avec des initiales : T.B. , mais bon, ce n'est pas important... T'as été voir le medecin pour ton histoire d'arthrose?»
    De l'autre côté un silence glaciale qui dura quelques instants fut interrompu par ma mère : « T.B....... »
    elle dit ça comme à elle-même et puis ajouta avec une voix tout d'un coup durcie: « tu veux savoir qui c'est T. B.? »
    « Non.... Enfin... j'ai vu sa photo par hasard...j'ai
    comme l'impression de l'avoir déjà vu mais je ne saurais pas dire quand et où... »
    « c'est.... c'était.... quelqu'un .... que ton père a connu et.... » cette fois ci le silence fut plus long et
    j'avais l'impression de pouvoir ressentir l'embarras de ma mère en me répondant.
    Je devinais sa souffrance, ça me faisait mal de l'entendre dans cet état et je voulus l'interrompre.
    « Ca fait rien... j'ai compris. »
    « Non . Tu n'as pas compris. Ecoute moi ma fille, ton père était .. »
    « Je sais » je la coupai d'un coup.
    « Mais, il m'aimait, il m'aimait beaucoup tu sais ? » Elle ajouta vite avec anxiété, avec la volonté de me faire comprendre que
    après tout il restait mon père, son mari, et il fallait l'aimer pour ça malgré ses "petits défauts".
    « Oui... Oui maman, je sais »
    « Tu sais ma fille, - elle continua sans presque m'entendre- il était... il avait ses côtés un peu.... aussi envers toi, mais après
    avec sa maladie ce n'était pas simple pour lui, et puis... »
    « Tu n'as pas besoin de m'expliquer, maman, je comprends, je ne suis plus une
    gamine... ... t'en fais pas.... n'y pense plus.... écoute, il faut que je te laisse là, allez, je t'embrasse... ciao..»
    Elle commençait à dire quelque chose, puis il y eut du silence et ajouta
    « ...Bonne nuit chérie.. ».


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